Communiqué de presse
En date du 22 décembre, le Plan d’action national pour l’agriculture biologique - PAN-Bio 2026-2030 a été présenté au Bio Haff Baltes à Stegen. Cette ferme familiale, reprise et développée par Daniel Baltes et son épouse Myriam, a débuté la conversion totale à l’agriculture biologique dès l’année 2000. En 2005, elle s’est fixé l’objectif ambitieux de devenir le premier producteur luxembourgeois de fromage de chèvre biologique. La fromagerie artisanale a été installée sur le site et a commercialisé ses premiers fromages bio issus du lait des chèvres de l’exploitation en 2007. Le Bio-Haff Baltes compte actuellement environ 250 chèvres laitières, des bovins viandeux de race limousine ainsi que des chevaux islandais. Sur les 118 ha exploités au Luxembourg, on trouve surtout diverses céréales, des légumineuses et autres cultures fourragères ainsi que des prairies.
Un nouveau plan en continuité
Le Plan d’action national pour la promotion de l’agriculture biologique (PAN-Bio 2025) arrive à son terme. Il a permis de poser des bases solides pour le développement du secteur biologique au Luxembourg et d’ancrer durablement la thématique dans le débat public. Si le PAN-Bio 2025 n’a pas atteint l’intégralité de son ambition, il a néanmoins joué un rôle déterminant dans la structuration du secteur, la sensibilisation du public et la professionnalisation des filières. Ces avancées constituent désormais un socle solide sur lequel s’appuie le PAN-Bio 2030.
Le PAN-Bio 2030 s’inscrit dans la continuité de ce travail, tout en tenant compte des enseignements tirés et des recommandations émises par les acteurs nationaux. Il se veut plus ciblé, plus réaliste et mieux articulé avec les nouvelles dynamiques nationales et européennes.
Objectif 2030: une croissance réaliste et durable
Le PAN-Bio 2030 fixe un objectif clair: augmenter chaque année de 1 % la surface agricole utile certifiée biologique, pour atteindre environ 15 % d’ici fin 2030. Cet objectif, fondé sur les tendances récentes, vise une progression réaliste et en adéquation avec les capacités actuelles des filières.
Un pilier important du plan repose sur la promotion de la conversion partielle, soutenue par un dispositif de formation ciblé. Des formations seront proposées aux producteurs afin de les informer sur le potentiel de la conversion, ses modalités concrètes et ce qui est faisable en termes de production dans le cadre d’une conversion partielle. Grâce à cette approche, il sera possible d’augmenter progressivement la production biologique. En parallèle, des formations spécifiques s’adresseront aux conseillers, afin de leur permettre d’identifier les exploitations présentant un potentiel de conversion partielle ou totale et de les accompagner efficacement dans cette démarche. Il s’agira ainsi de détecter les exploitations présentant la capacité nécessaire pour répondre à la demande en certains produits particulièrement demandés, notamment en restauration collective, en pouvant leur garantir des débouchés pour ces produits.
Le plan adopte en outre une approche résolument pratique, orientée vers le développement concret de chaînes de valeur au bénéfice du secteur biologique.
Une alimentation durable dans les structures de restauration collective
Le PAN-Bio 2030 s’inscrit pleinement dans les objectifs nationaux en matière d’alimentation durable. D’ici 2030, 80 % des produits utilisés par la structure de restauration collective Restopolis proviendront de l’agriculture luxembourgeoise. Parmi ceux-ci, 30 % proviendront de l’agriculture biologique.
Cet objectif ambitieux soutient directement les producteurs et renforce la cohérence entre production, transformation et consommation. Parallèlement, des actions ciblées seront déployées pour accroître l’approvisionnement en produits locaux et biologiques dans l’ensemble des structures de restauration collective.
Quatre axes stratégiques pour structurer l’action
Le plan se décline en quatre axes stratégiques, chacun accompagné de mesures concrètes, d’acteurs responsables et d’un calendrier de mise en œuvre:
Pour Martine Hansen, ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Viticulture, le PAN-Bio 2030 marque une nouvelle étape pour l’agriculture biologique au Luxembourg. En tirant parti des enseignements du passé et en travaillant main dans la main avec les acteurs du secteur, nous nous donnons les moyens d’avancer de manière réaliste et ambitieuse. La conversion partielle et les objectifs de la restauration collective offrent des perspectives solides pour renforcer le bio luxembourgeois au bénéfice des producteurs et des consommateurs.
Avec le PAN-Bio 2030, le Luxembourg confirme son engagement en faveur d’un système alimentaire plus durable, en soutenant la transformation du secteur biologique de manière ambitieuse, cohérente et pragmatique.
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