Communiqué de presse
Claude Haagen, ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, a participé à la réunion du Conseil « Agriculture et Pêche » de l’Union européenne ce mardi, 25 juillet 2023 à Bruxelles, sous nouvelle présidence espagnole.
Les ministres ont fait le point sur la situation des marchés agricoles impactés par la sécheresse et la guerre en Ukraine, alors que la campagne de commercialisation des céréales et des oléagineux a commencé avec des rendements à la baisse dans de nombreuse régions de l'Union européenne. Claude Haagen a souligné qu’au Luxembourg, la sécheresse a entravé la bonne croissance des céréales et surtout du maïs, mais que le bilan des récoltes ne sera tiré qu’en septembre. Le ministre s’est montré inquiet sur la fermeture du corridor céréalier en Mer Noire et a appelé au maintien des couloirs de solidarité et d'un marché intérieur fluide.
La Commission a ensuite exposé aux ministres une nouvelle étude portant sur une utilisation des produits phytopharmaceutiques (PPP) compatible avec le développement durable, dans le but de compléter la récente analyse d’impact sur la production alimentaire et d’étoffer la proposition législative. Si le Luxembourg soutient les objectifs de réduction des PPP, Claude Haagen précise que cette réduction pourra diminuer de 5 à 30 % les rendements agricoles, en fonction des cultures et des régions. Voilà pourquoi le ministre s’oppose à une interdiction totale et non ciblée de l’utilisation des PPP dans les zones sensibles agricoles, et propose de laisser aux Etats membres la liberté de définir des restrictions supplémentaires dans les zones sensibles agricoles. En l’occurrence, au Luxembourg, il s’agit des zones de protection de la nature et de l’eau.
Le Conseil a aussi analysé la proposition législative de la Commission relative aux nouvelles techniques génomiques (NGT) et aux produits alimentaires issus de ces nouveaux végétaux. Les techniques de la mutagenèse et de la cisgenèse sont un élément essentiel de la stratégie « De la ferme à la table » du Pacte Vert visant la transition écologique de notre système agroalimentaire. Ainsi, d’après le Joint Research Center de l’UE, le recours aux nouvelles sortes de pommes de terre réduirait de 80% l’utilisation de pesticides. Par ailleurs, les NGT permettraient de développer un blé à teneur réduite en gluten pour les personnes intolérantes et des plantes plus résistantes à la sécheresse.
Claude Haagen reconnait le potentiel des NGT, mais souligne que le Luxembourg adoptera une position définitive seulement après avoir clarifié tous les détails de l’étude d’impact. Le ministre porte une attention particulière aux quatre priorités du Grand-Duché, à savoir : la primauté du principe de précaution ; l’information des agriculteurs et des consommateurs à travers un étiquetage adapté ; la coexistence avec l’agriculture biologique et l’établissement d’un registre national de semences, ainsi que le maintien du système des droits d’obtention afin d’exclure les patents.
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