Communiqué de presse
Cette semaine a lieu la première « Bio-Woch », campagne de sensibilisation organisée par la Vereenegung fir Biolandwirtschaft Lëtzebuerg avec le soutien du ministère de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural.
En effet, la « Bio-Woch » s’intègre parfaitement dans les diverses actions émanant du Plan d’action national Bio 2025 qui depuis 2020 a, entre autres, comme mission d’accroître la visibilité du secteur de l’agriculture biologique auprès des consommateurs.
Cette campagne est également l’occasion idéale pour dresser un bilan intermédiaire du PAN-Bio 2025. Présenté le 6 mars 2020, le Plan d’action national Bio 2025 est une feuille de route ambitieuse vers un objectif précis, à savoir l’augmentation du pourcentage des surfaces agricoles du Luxembourg exploitées en mode agriculture biologique jusqu’à 20 % d’ici l’an 2025.
En 2022, la part des surfaces agricoles exploitées en mode agriculture biologique et celle qui est en conversion a atteint 8.460 ha, soit 6,9 % de la surface agricole exploitée nationale. Les surfaces agricoles exploitées en mode agriculture biologique ont augmenté de 57 % depuis 2018 ce qui équivaut à une augmentation constante d’environ 10 % par année. En 2022, le Luxembourg comptait 98 agriculteurs, 20 maraîchers, 22 viticulteurs, 23 arboriculteurs, 21 apiculteurs et 16 éleveurs d’animaux de basse-cour bio.
« Nous observons une progression régulière très encourageante de l’agriculture biologique sur les dernières années », souligne le ministre Claude Haagen. « Au Luxembourg, les consommateurs montrent un intérêt grandissant pour l’agriculture biologique. Or, ils ne choisissent pas toujours les produits issus de notre agriculture biologique locale. Notre objectif est de faire connaître le bio local à ces consommateurs », ajoute le ministre de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural.
Pour Claude Haagen un des défis majeurs consiste à harmoniser l’offre et la demande. « Nous voulons que les produits bio locaux soient plus présents dans les cantines gérées par les autorités publiques. Lors de projets pilotes, nous avons constaté que les menus bio ne sont pas forcément plus chers. De plus, si on réduit le gaspillage alimentaire dans les cuisines, l’argent ainsi épargné peut être réinvesti dans plus de produits régionaux et bio. »
Depuis la mise en place du PAN-Bio 2025 en mars 2020, plusieurs actions ont été menées dans le cadre des quatre piliers stratégiques définis dans le plan d’action.
1) État des lieux actuel du secteur de l’agriculture biologique
L’Institut fir Biologësch Landwirtschaft an Agrikultur Luxemburg (IBLA) a été mandaté par le ministère de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural pour faire cet état des lieux et analyser quels sont les déficits en termes d’offre et les attentes des consommateurs. Le résultat est attendu pour mi-2024.
En 2021, le ministère avait commandé une étude ILRES pour sonder la consommation et le comportement d'achat des consommateurs. Les habitudes d'achat et de consommation de produits biologiques ont également été analysées lors de cette étude.
2) Accroître la visibilité du secteur de l’agriculture biologique
Beaucoup d’efforts ont été mis dans l’amélioration de la visibilité du secteur de l’agriculture biologique. Ainsi, un site Internet www.bio2025.lu a été mis en ligne en 2021. Ce site promeut les mérites de l’agriculture biologique, dirige vers les producteurs et sites de ventes de produits bio et met en vitrine les producteurs bio luxembourgeois dans de petits clips vidéo. La promotion du secteur bio fait également partie intégrante de la présence du ministère lors de manifestions comme la Foire agricole d’Ettelbruck et le Bauerenhaff an der Stad, lors des campagnes médias « Regional, saisonal » ainsi que dans le magazine « GUDD » distribué à tous les ménages du Luxembourg.
Il est également à noter que la part de produits bio dans le programme « Schouluebst a Schoulmëllech » a considérablement augmenté lors des dernières années. Récemment un film dédié à l’agriculture biologique du Luxembourg intitulé « Vu Buedem, Bauzen a Biobaueren » a été cofinancé par le ministère.
3) Accroître l’attractivité du mode de production biologique
Pour inciter davantage d’agriculteurs à convertir leur exploitation à l’agriculture biologique, il est essentiel de les informer sur tous les aspects que comporte une conversion. Voilà pourquoi, dans le cadre du plan d’action, beaucoup d’efforts ont été faits pour sensibiliser les agriculteurs sur ce point. Ainsi des voyages d’études à l’étranger (Ökofeldtage, Biofach), des conférences et des webinaires ont été organisés. De plus, le ministère soutient les essais variétaux des différentes cultures menés par l’IBLA ainsi que les fermes de démonstration qui ont comme mission de conseiller les producteurs lors de la transition vers une agriculture biologique tout en ouvrant leur porte au grand public.
4) Développer et structurer les différentes filières de production, de transformation, de distribution et de commercialisation en vue d’accroître la production et la demande
Harmoniser l’offre et la demande reste un défi majeur dans le secteur biologique luxembourgeois.
Ainsi, en 2021, tous les acteurs du bio avaient été invités à un workshop pour faire le point sur le plan d’action et pour trouver des solutions à ce défi. Vu la présence des grands acteurs du secteur agro-alimentaire, des synergies et collaborations ont pu être créées. De cette manière, par exemple, la commercialisation de la viande bio a connu un véritable essor après cette réunion.
Un objectif important ancré dans le plan d’action est d’accroître considérablement la part de produits bio dans les cantines. Par conséquent, un projet pilote de deux ans a été organisé dans les cantines scolaires de trois partenaires: le Lycée Ermesinde, le Kannerhaus Wooltz et les maisons relais de l’ASBL Elisabeth. Le but consistait à accroître la part de produits bio dans les menus tout en analysant l’évolution du prix pour l’exploitant et la capacité du marché luxembourgeois à fournir les produits bio demandés. En guise de conclusion, on peut dire que le marché a pu fournir les quantités de produits demandés et que le prix d’achat des produits n’a que légèrement augmenté. En effet en réajustant leur philosophie de cuisiner (moins de plats proposés à base viande, pas trop de menus différents par jour, et surtout éviter le gaspillage alimentaire), des économies peuvent être générées lors de l’achat de la matière première. Ces économies peuvent ensuite être réinvesties dans l’achat davantage de produits régionaux et bio. Les partenaires qui ont participé à ces projets pilotes ont considérablement augmenté la part des produits bios et vont poursuivre cette nouvelle «culture alimentaire» entamée tout en développant des concepts pédagogiques autour de la valorisation des aliments et de nos produits régionaux, bio et saisonniers.
La suite logique de ce projet pilote est l’offre que le ministère de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural a proposée à toutes les communes du pays fin 2022: une formation gratuite pour cuisiner plus de produits locaux et bios dans leurs cantines scolaires tout en gaspillant moins d’aliments. 24 communes ont déjà profité de cette offre. La formation rencontre un franc succès, de sorte que d’autres prestataires comme le Lycée technique de Bonnevoie, Anne ASBL et Croix-Rouge Services ont manifesté leur intérêt à suivre également cette formation.
Le développement de nouvelles filières est également subventionné par le ministère. De cette manière, plusieurs projets ont été initiés lors des dernières années: trois projets en collaboration avec l’IBLA: Bio Braugeescht, la culture de soja et d’anciennes variétés de blé et un projet de recherche intitulé « Humus an C-Bilanzéierung um Gréngland » en collaboration avec CONVIS.
Hormis ces différentes actions émanant du PAN-Bio 2025, la politique agricole luxembourgeoise continue de subventionner l’agriculture biologique. Ainsi, les montants des primes bio ont été augmentés en 2021. Celles-ci soutiennent aussi bien les exploitations en phase de conversion que le maintien de la production biologique. Le ministère prend aussi à charge les frais de certification biologique. Dans la future loi agraire, les nouveaux programmes écologiques seront compatibles avec la prime bio de sorte que le Luxembourg est et restera le pays qui dispose des subventions les plus élevées pour l’agriculture biologique en Europe.
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